PAUL

Article

Paul

Travaille : rue de la Méditerranée

Arrivé : 1992

Occupation : Graphiste

Signe particulier : Cinéphile et fou de musique grâce à mon papa

Mots pour décrire le quartier: Richesse multiculturelle

J’ai quitté Beyrouth à 17 ans en 1982: mon père jugeait les développements de la guerre trop dangereux pour la communauté chrétienne. J’ai rejoint mes frères qui étaient à Montpellier depuis 77 et 81 pour étudier la médecine, la voie que j’ai d’abord choisie avant l’ingénierie informatique. J’ai trouvé un travail dans une banque à Paris mais les démarches administratives avec la préfecture de Montpellier étaient sans fin!

J’ai pris un poste de prof d’analyse dans une école pour des élèves de BTS publicité, qui m’a conduit à m’occuper de la mise en page de leurs mémoires. De fil en aiguille, de commande de création de cartes de visite, en logos et affiches, je suis devenu graphiste. Je suis un autodidacte; je me suis formé à côté de gens qui m’ont inspiré. J’ai trouvé ma propre identité et ça plaît: dans ce métier, le style et la personne font tout.

Je me suis installé ici en 1992 avec un illustrateur qui connaissait le quartier et a trouvé le local. Quand il est parti, je suis resté et n’ai aucun désir de changer: je m’y trouve très bien. Il y a à Montpellier et dans ce quartier une ambiance méditerranéenne qui ne me fait pas trop ressentir le mal du pays des exilés. A aucun moment je n’ai souffert de racisme, de difficulté d’intégration: le français est ma langue maternelle et mon éducation était tournée vers la France.

30 ans ici! Je connais bien mes voisins mais le quartier change: il avait plus d’âme et d’animation autrefois surtout dans le haut de la rue. Les gitans amenaient de la musique et de la convivialité maintenant ça va , ça vient et on se se parle plus et, en bon méditerranéen, ça me manque. Ce bas de la rue de la Méditerranée après l’école était coupé du reste par 2 friches industrielles récemment transformées en immeubles. Quand on a construit le premier, la destruction des cuves de la parfumerie a embaumé les environs pendant plusieurs jours.