JÉRÉMIE (1)

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Jérémie (1)

Habite : rue Pralon

Arrivé dans le quartier : 1995

Occupation : Travailleur social après d’avoir été 13 ans journaliste, reporter dans une radio pour le groupe Radio France et Sud Radio

Signe particulier : avec mon conjoint et une amie, nous avons ouvert un centre de santé associatif dans un quartier prioritaire

Arrivé à Montpellier en 1994, j’ai trouvé un appartement dans l’Écusson que j’ai quitté au bout d’un an, pas à cause du bruit mais parce qu’il n’était pas possible d’y arriver en voiture; j’étais journaliste et la voiture était essentielle. J’ai découvert le quartier par un copain et on m’y a proposé un appartement: c’était près du centre, on pouvait s’y garer et j’y ai rencontré des gens sympas comme Françoise et Philippe. J’ai habité rue de Lorraine puis rue Lamartine avant de m’exiler un temps rue Louis Figuier puis avenue de Palavas où j’avais été tenté par une petite maison avec jardin. L’expérience s’est révélée peu agréable car c’est une voie de passage où on entend beaucoup les voitures et quand on sort, tout semble plus loin: il n’y a pas d’accès direct au centre ville.

En 2018, j’ai trouvé tout naturel de revenir ici, rue Pralon, dans un quartier qui avait bien changé. En 95, il y avait encore quelques commerces, un tabac-presse: c’était assez sympa avec un caractère authentique mais ça c’est vite dégradé et il y a eu une période noire avec des problèmes de deal et trafic de stupéfiants. C’est ce qui nous a mené avec Françoise à monter l’association Mare Nostrum en 2003 dans l’idée d’être actif grâce à une structure juridique qui peut interpeller les pouvoirs publics. Cette réunion de bonnes volontés a été le début d’une aventure et je suis très heureux de ce que le quartier est devenu grâce à l’implication d’un tas d’habitants. La place a gagné en animation, le street art est partout et le micro-fleurissement est une idée qui a fait des petits. Il y a une belle mixité dont témoignent tous les commerces du début de la rue de la Méditerranée et je souhaite qu’elle reste là malgré l’explosion des prix de l’immobilier. Il est malheureux que quand on prend soin d’un quartier, il se gentrifie.