JEAN PIERRE (1)

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Jean-Pierre (1)

Habite : rue de Barcelone

Arrivé : j’y ai vécu de 1975 à 1980 et y suis revenu en 1990

Occupation : à 82 ans, je suis à la retraite; j’étais assistant ingénieur en géologie à la Fac de sciences

Signe particulier : j’ai consigné quelques souvenirs dans un livre intitulé Marinade

Endroit préféré : le restaurant La Ferme de Marguerite

J’ai grandi au Grau du Roi mais mes années collège se sont passées au cours complémentaire Cambon, à présent École Jules Simon, rue de la Méditerranée. C’était les années 50 et j’ai vu ce quartier populaire ouvrier se transformer en un lieu dont la cote rivalise avec celle des Beaux Arts. Il a d’abord logé les travailleurs de l’usine à gaz: c’était un endroit sympa et animé par de nombreux commerces de toutes sortes; on se sentait loin du centre-ville. A la récréation, je filais chez le boulanger à côté chercher un plateau de croissants à vendre pour lui; il m’en donnait un en paiement.

A présent il y a plus de monde mais c’est moins vivant sauf sur la place. L’installation d’un restaurant asiatique a amorcé le mouvement; il a été remplacé par Le Bouchon Catalan : 2 jours après son arrivée, la terrasse était pleine comme en Espagne. On peut trouver ça bon ou mauvais; en tout cas ça a fait monter la valeur des logements. Montpellier a changé: dans mon enfance il n’y avait des spectacles au théâtre que 2 ou 3 fois par mois au mieux. C’est devenu une métropole avec des quartiers plus monolithiques comme à Paris; c’est la croissance normale d’une ville mais ici il y a encore des gens qui vivent comme avant et sortent les chaises sur le trottoir pour discuter le soir.

Dans les changements, il y en a un que j’apprécie. A l’entrée de la rue de Barcelone, il y a un petit restaurant où ma compagne et moi allions manger une fois par semaine: c’était une cantine sympathique, sans prétention. Récemment il a changé et j’ai eu un coup de foudre pour ses nouveaux propriétaires et leur cuisine: c’est vraiment très bon et j’y vais souvent. Une fois où j’avais été souffrant 3 semaines, ils se sont inquiétés et ont cherché à avoir mon téléphone. Ce sont plus des rapports d’amitié que de clientèle.

#la_fermedemarguerite