FRANÇOISE et PHILIPPE (2)

Article

Françoise et Philippe (2)

Habitent : rue Isidore Girard

Arrivés : 1994

Occupation : le temps libre nous a permis de nous approprier l’histoire de l’art, notre passion, et de la mettre en œuvre grâce aux arts urbains

Signe particulier : notre monde intérieur est passé à l’extérieur

Jamais nous n’aurions imaginé notre vie de maintenant. Je m’étonne tous les jours de la chance de croiser le chemin de personnes merveilleuses avec qui nous partageons des moments de vie. On amène ce qu’on a à amener, pas grand-chose, mais c’est un déclencheur. Notre job: donner leur chance et de la visibilité à des artistes qui travaillent dans la rue (mais pas que) en leur facilitant l’accès aux murs. Notre place est derrière les artistes. Le financement des collages et du travail pérenne est social; chacun contribue selon ses moyens, nous payons la partie manquante, notre goutte d’eau au monde des arts urbains.

Le choix des emplacements se fait sans hiérarchie; nous donnons leur chance à des enfants du quartier, à des artistes émergents dont c’est la 1ère fois mais d’autres sont très connus. Pas de jugement: mixité et égalité dans la visibilité du travail sont de règle. Le système qui s’est mis en place est un gloubi-boulga basé sur simplicité, bienveillance, partage et entraide, ce que j’appelle le circuit court de l’art. Pas de quant à soi, d’entre soi mais le respect des artistes et beaucoup de travail pas toujours facile. Ça se passe à l’oral par le bouche à oreille et le résultat est relayé sur notre outil Instagram; pour certains, c’est un démarrage, les choses bougent quand ils sont passés ici. Selon J C Granier, en moins de 7 ans, on a fait travailler plus de 100 artistes

On vient maintenant nous chercher pour des causes (handicap, VIH, octobre rose, féminisme). Nous proposons des artistes, les associations choisissent. Le travail le plus intéressant pour moi s’est fait avec les écoles grâce à Olga. Depuis plus de 20 ans, elle nous fait découvrir des artistes contemporains. Sa très grande connaissance et son exigence dans le travail ont transformé la vie des enfants. J’adore entendre «On va voir les images» quand ils vont voir leur travail et celui des autres sur les murs.