NICOLE et DIDIER (2)

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Nicole et Didier (2)

Habitent : rue Isidore Girard

Arrivés : 1996

Occupation : retraités; nous travaillions pour pour la ville et la Région

Signe particulier : nous voyageons en échangeant notre maison

Didier: Il y a eu de grands changements depuis les années 90. Quand nous sommes arrivés, c’était un quartier gitan. Nous avons été accueillis par Hyppolite Baliardo qui habitait en face; il nous a dit: «Dans la famille, c’est pas Manitas le musicien, c’est moi.». Un autre voisin s’est présenté comme le shérif du quartier. C’était toute une ambiance; les commerces, encore nombreux, vivaient car les gens faisaient leurs courses tous les jours soit par habitude culturelle, le souvenir du temps sans frigos, soit en raison de rentrées d’argent irrégulières. On regrette les commerces mais on est les premiers à aller dans les grandes surfaces une fois par semaine remplir le coffre de la voiture. De nouveaux commerces très sympathiques se sont installés et la place est plus vivante qu’autrefois.

Nicole: Les changements positifs sont beaucoup dus à l’association de quartier qui donne l’occasion de faire des choses ensemble. Je rêve d’une autre façon de se rassembler: quelqu’un pourrait-il nous organiser des occasions de chanter? Une chorale, une sorte de karaoké sur la place de temps en temps?

Didier: Nous sommes militants politiques, l’engagement pour l’avenir de la planète ou celui de la société nous importe. Développer le sens de la communauté, échanger des idées pour améliorer la vie dans le quartier sont essentiels. Il faut plus de plantes, plus d’arbres mais aussi ralentir et diminuer la circulation de transit pour des rues sécurisées où les enfants pourraient jouer et les gens qui n’ont pas d’extérieur sortir des chaises et discuter. Et un réaménagement de la place si un consensus pouvait être atteint sur ce sujet… La diversité du bâti du quartier est à préserver: si on permet de surélever les maisons pour les aligner sur la plus haute, on aura des rues sombres, des façades sans soleil. Il faut relire ce qu’écrit Christian de Portzamparc sur les îlots ouverts laissant entrer la lumière sous différents angles selon l’heure.