MICHEL

Article

Michel

Habite : rue Bayard

Arrivé : j’y suis né en 1958

Occupation : retraité de la sécurité sociale (CPAM)

Signe particulier : passionné par l’imprévu, les rencontres

Endroit préféré : la place, ses bancs qui se font face facilitent la conversation

Le mot qui décrit le quartier : camaraderie

 

Mes parents ont choisi d’habiter l’immeuble où je suis né (et où je réside encore) parce que c’était presque la campagne. Le Polygone n’existait pas, il n’y avait que le terrain de foot municipal et des terrains militaires. J’allais ramasser des escargots le long de la voie du petit train de Palavas qui passait là. A 20 ans, je suis parti vivre dans le centre ville mais je suis revenu ici en 1995 et j’ai pu voir l’évolution du quartier.

Je pourrais avoir la nostalgie du charmant faubourg de mon enfance avec ses rues commerçantes et les soirées où on sortait les chaises pour écouter les vieux raconter des histoires. Les supermarchés et la télévision ont renvoyé tout le monde chez soi mais, bizarrement, le confinement a fait renaître le besoin de sortir, de se parler ; on voit maintenant des gens de tous âges, de toutes conditions sur la place : le retour d’une vie de quartier qui s’était perdue.

Ça ne s’est pas fait tout seul. Le regain a commencé avec l’installation de commerces africains mais l’impulsion a été donnée par des habitants et l’association de quartier qui a lancé des projets fédérateurs comme l’Arbre à Livres, la végétalisation ou les graphs. Tout cela facilite l’intégration et fait qu’ici on s’occupe des autres. La situation du quartier est très favorable. Je marche beaucoup ; en 10mn je suis sur le Lez et, en le suivant, à Palavas, 11km5 plus loin. J’y vais très souvent voir les chevaux, les étangs et la mer à perte de vue.

Je ne désire pas que le quartier s’améliore trop car il pourrait y perdre. Une place plus grande, sans voiture autour voudrait dire plus d’emplacements pour les terrasses et moins pour l’espace public ; c’est déjà le cas pour les trottoirs où les tables gênent la circulation des piétons. Il faudrait plus d’accessibilité pour les poussettes et les fauteuils roulants.