HUGO

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Hugo

Habite : rue de la Méditerranée

Arrivé : 2005

Occupation : ouvrier spécialisé dans le bâtiment

Signe particulier : j’adore jouer aux échecs

Endroits préférés : le Bouchon Catalan pour un verre de rouge et chez Viviane pour des Saveurs d’Afrique

Je suis arrivé en France il y a plus de 40 ans, j’avais 23 ans. Comme moi, beaucoup de copains de ma génération ont quitté le Chili pour des raisons politiques ou économiques. J’ai fait beaucoup de métiers dans beaucoup d’endroits avant de me fixer ici. Mon appartement est petit mais je ne partirais pas même si on me le proposait car le quartier est chouette; j’y connais beaucoup de monde et j’y ai des souvenirs de gens maintenant disparus. Il y a beaucoup de nationalités mais pas d’embrouilles, les rapports sont amicaux et on me dit souvent:« Hugo, tout le monde t’aime bien».

J’ai grandi à Valparaiso et si je me suis fixé à Montpellier, ce n’est pas pour la proximité de la mer qui n’a rien à voir avec l’océan Pacifique: la plage ce n’est pas mon dada. Je préfère le foot, le billard et surtout les échecs. Je me rappelle qu’au lycée je jouais avec mes copains et mon prof de math. Je le battais toujours. Un de mes copains avait arrêté l’école pour travailler dans le bâtiment avec son père; je l’enviais beaucoup parce qu’il avait de l’argent et j’aurais aimé être à sa place. Mes parents n’étaient pas d’accord et ont insisté pour que j’aille jusqu’en terminale. Alors j’ai demandé si je pouvais travailler avec eux dans mon temps libre pour gagner mon argent de poche: ce sont mes débuts dans le bâtiment.

Cela fait longtemps que je travaille pour le même patron alors on s’arrange pour les horaires et l’organisation. Je retourne régulièrement au Chili et j’y passe 2 semaines 2 fois par an. Je ne suis pas riche mais je suis riche de moi-même, de mes enfants et petits-enfant qui sont ici en France et je suis même arrière grand-père, un garçon qui s’appelle … Hugo. Je suis un ‘fainéant’ qui se lève à 5h1/2 du matin pour aller travailler et je ne pense pas trop à la retraite: je ne veux pas rester à la maison.