ALAIN

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Alain

Je suis né rue de Barcelone, le 19 juin 1948. J’y ai vécu jusqu’en 1954 date à laquelle nous avons déménagé à la cité du gaz, aujourd’hui triste Bd des Consuls de mer. Je l’ai quittée en 1995, date de sa destruction. J’ai fait ma scolarité maternelle à Florian, école primaire puis cours complémentaire jusqu’en 2e terminale à Cambon (aujourd’hui Jules Simon)

Mon père travaillait à l’usine à gaz où il était forgeron et secrétaire du syndicat CGT. En sortant de l’école de métiers de Gaz de France de Lyon, j’ai été embauché à « l’usine »  le 1er septembre 1967. J’ai pris ma retraite (légèrement anticipée) en 2002, mais jusqu’à ces derniers jours j’ai « fréquenté «  le site de l’usine car j’ai des responsabilités au sein de mon CE et je suis président de Mémoire pour l’Avenir, association qui travaille sur l’histoire des gaziers-électriciens.

J’ai rencontré ma femme à la maternelle. Elle habitait rue de l’Aire et son père travaillait avec le mien. Nous nous sommes retrouvés 20 ans plus tard, lorsque j’étais président du Club des Jeunes de mon CE dont elle était la secrétaire. Ce club se trouvait impasse quai Lafitte, dans les locaux ayant abrité la coopérative des gaziers durant la guerre.

Le quartier n’est plus reconnaissable du tout aujourd’hui. Le béton a supprimé les jardins ouvriers, le port des barques, les bords du lez. Aujourd’hui encore, le site de l’usine à gaz reste mon endroit favori. Gamin, on jouait autour de la plaque tournante, au bas de la rue de Barcelone, qui permettait aux trains amenant le charbon à l’usine de manœuvrer. Je me souviens aussi de « l’incendie » du gazomètre en 1975 qui a mis le quartier en émoi : la police et les pompiers avec la grande échelle avaient isolé les Bd de Strasbourg et d’Orient par crainte que ça explose. En fait, il n’y avait plus de gaz à l’intérieur…

Je rêverais de faire revivre le quartier Pasquier et la cité du gaz… Mais bon, faut vivre avec son temps, pas de nostalgie, que de bons souvenirs. J’aimerais bien qu’un « musée du gaz »que je pourrais parfois animer en garde témoignage. Renaissance et dynamisme pourraient être les mots qui définissent le quartier… je l’espère.

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